1 mai 25

Notre pissenlit québécois, bien plus qu’une mauvaise herbe!

Le mois d’or du pissenlit est commencé et vous avez peut-être déjà observé vos terrains se couvrir de fleurs jaunes. D’une grande richesse thérapeutique, cette vivace mal-aimée a encore de la difficulté à trouver sa place dans nos cœurs car longtemps perçue comme une mauvaise herbe. Elle doit cette réputation imparfaite à cause de sa capacité à se multiplier et se répandre très rapidement, rendant sa présence un peu « envahissante ».

Pour contrer cette perception négative de notre incroyable pissenlit, pourquoi ne pas découvrir tous ses talents cachés! Plante aux multiples vertus, c’est une alliée indispensable à avoir dans nos armoires d’herboristerie. Vous serez surprise de la finesse de son travail, tout en douceur et en efficacité.

Sa richesse médicinale

Une reine digestive

Pour un soutien hépatique hors pair, les racines de pissenlit sont un choix indéniable! Et pas que pour le foie d’ailleurs! Elles sauront également donner leur appui au pancréas, à l’estomac et à la vésicule biliaire. Bref, toute la partie haute du système digestif est leur terrain de jeu! Dans un premier temps, les principes amers (comme la taraxacine et les terpènes) contribuent à activer la sécrétion de salive et de sucs gastriques. Ces molécules participent ensuite à stimuler la production et l’écoulement de la bile. Plusieurs études ont démontré l’efficacité de la racine de pissenlit, entre autres pour soulager la congestion hépatique, diminuer l’inflammation du foie et des canaux biliaires ainsi que diminuer la formation de calculs biliaires.

N’oublions pas nos intestins! Les racines de pissenlit favorisent aussi le bien-être de notre microbiote intestinal! Elles contiennent une quantité appréciable d’inuline, une fibre prébiotique qui soutient la flore bactérienne et soulage certains symptômes du syndrome du côlon irritable. En agissant autant sur les fonctions hépatiques que sur notre microbiotique, notre pissenlit est d’une grande utilité contre les constipations récurrentes.

Les feuilles sont aussi bonnes pour activer la digestion, mais elles seront moins concentrées en principes actifs que les racines. On favorisera davantage les feuilles fraîches en salade pour en garder l’amertume.

Ses alliées végétales :

Chardon-marie, boldo, artichaut et radis noir.

Une plante diurétique remarquable

Cette fois-ci, ce sont les feuilles qui remportent la palme thérapeutique dans cette catégorie! Excellentes pour le système urinaire, leur action diurétique est sans faille et n’entraîne pas pour autant de pertes minérales. Sa richesse en potassium assure notamment que le corps en reçoive sans pour autant en perdre malgré l’excrétion d’urine.

Augmentant l’élimination de liquide, ses feuilles seront alors très appréciées pour diminuer la rétention d’eau et prévenir les pierres aux reins. Au-delà de leur côté diurétique, elles favorisent aussi l’excrétion des déchets métaboliques (dont l’acide urique). Des bienfaits qui pourraient apporter plus de soulagement aux personnes souffrant de goutte, de rhumatisme et d’inflammation.

Ses alliées végétales :

L’ortie, le cordyceps, la prêle, le chanca piedra et l’aubier tilleul.

Une guérisseuse du derme

Quelqu’un qui souffre de problèmes dermatologiques (acné, eczéma) a tout intérêt à ajouter le pissenlit dans son quotidien! C’est une indispensable dans tout traitement pour la peau. Dans de tels cas, on utilisera davantage ses racines du fait de leur travail sur les fonctions digestives. La peau étant un émonctoire important, plusieurs affections cutanées sont souvent une conséquence d’une surcharge au niveau du foie et des intestins. Le pissent sera donc excellent pour donner un coup de main afin de mieux éliminer les déchets du corps.

Ses alliées végétales :

La bardane, l’ortie, la pensée sauvage, le trèfle rouge et l’avoine.

Une maman nutritive

Du fait de sa richesse nutritionnelle, on peut définitivement utiliser le pissenlit pour chouchouter son corps et le reminéraliser. Il renferme un grand éventail de principes actifs, selon la partie de la plante utilisée : de la taraxacine (molécule amère), de la lutéine, de la choline, des lactones sesquiterpènes (antimicrobiennes et anti-inflammatoires), des triterpènes (antioxydantes et anticancer), des acides phénoliques (antioxydants) et des phytostérols.

Mais ce sont surtout ses feuilles qu’on utilisera pour l’aspect nutritif grâce à son abondance en vitamines et surtout en minéraux (potassium, magnésium, silice, etc.). Combiner avec d’autres plantes tout aussi nutritives, on peut facilement se faire un mélange super nourrissant pour boire les journées d’été.

Ses alliées végétales

L’ortie, l’avoine, le trèfle rouge et le framboisier.

Comment la déguster

En miel ou en salade

Eh oui! Les fleurs et les jeunes feuilles de pissenlit se mangent facilement en salade! L’amertume des jeunes pousses va stimuler notre digestion tandis que les fleurs vont illuminer notre assiette!

Saviez-vous aussi qu’il est possible de faire du miel (appelé cramaillote) avec les fleurs de pissenlit? Un miel doux et délicieux à faire dès l’apparition des fleurs jaunes!

Pour une idée de recette : https://www.lesmauvaisesherbes.com/recettes/cramaillote-ou-miel-de-pissenlit/

En tisane ou en décoction 

Tisane (feuilles) : 1 c. à thé par tasse. Faire infuser les feuilles 10 à 15 minutes dans l’eau chaude (non bouillante). Boire 1 à 3 tasses par jour.

Décoction (racines) : 1 c. à thé par tasse. Faire mijoter les racines 15 à 20 minutes dans l’eau bouillante. Boire 1 à 2 tasses par jour.

En teinture mère ou en capsules

En teinture mère : 30 à 40 gouttes 2-3 x jour, avant le repas ou après si repas trop lourd à digérer.

En capsules : Dépendamment de la compagnie et de la concentration, cela peut varier entre 1 à 3 capsules par jour.

Des interactions?

Comme pour toutes les plantes, si vous avez un problème de santé ou que vous prenez des médicaments, il est important de s’assurer de la compatibilité en vérifiant avec votre pharmacien. Puisque le pissenlit interfère avec certains cytochromes dans le foie, il interagit parfois négativement avec certains médicaments.

La bonne nouvelle? Le pissent dans toutes ses formes est parfaitement sécuritaire en grossesse et durant l’allaitement! Une façon douce et efficace pour supporter le foie et l’intestin des mamans!

N’hésitez pas à découvrir tous ses bienfaits!

Références

  1. Schütz, R. Carle, A. Schieber: Taraxacum: a review on its phytochemical and pharmacological profile. J Ethnopharmacol. 107 (3):313-323 2006
  2. Martinez, P. Poirrier, R. Chamy, et al.: Taraxacum officinale and related species-An ethnopharmacological review and its potential as a commercial medicinal plant. J Ethnopharmacol. 169:244-262 2015
  3. Susnik: Present state of knowledge of the medicinal plant Taraxacum officinale Weber. Med Razgl. 21:323-328 1982
  4. Domitrović, H. Jakovac, Z. Romić, et al.: Antifibrotic activity of Taraxacum officinale root in carbon tetrachloride-induced liver damage in mice. J Ethnopharmacol. 130 (3):569-577 2010
  5. Mahesh, R. Jeyachandran, L. Cindrella, et al.: Hepatocurative potential of sesquiterpene lactones of Taraxacum officinale on carbon tetrachloride induced liver toxicity in mice. Acta Biol Hung. 61 (2):175-190 2010
  6. Maliakal PP, Wanwimolruk S. Effect of herbal teas on hepatic drug metabolizing enzymes in rats. J Pharm Pharmacol 53.10 (2001): 1323-9.
  7. Newell CA, Anderson LA, Phillipson JD. Herbal medicines: a guide for health care professionals. London UK: The Pharmaceutical Press, 1996.

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