Malgré les refroidissements et les petits flocons, on vous rassure, le printemps est bien parmi nous! On l’attendait avec impatience, mais soyons honnêtes, ce sont surtout les fleurs et les douces températures que nous avons tous hâte de revoir!
Bien que le printemps soit riche de joies quotidiennes, il vient aussi avec son lot de pollen et d’allergènes de toutes sortes. Chaque année, la population touchée par les allergies saisonnières s’agrandit, nous amenant à questionner les impacts de l’environnement et de notre mode de vie sur notre immunité. Les allergies étant une réaction démesurée de notre corps face à un « ennemi », pourquoi nos défenses immunitaires sont de plus en plus réactives face à des plantes ou des arbres?


Serait-ce l’utilisation importante de pesticides, l’accumulation de toxines dans l’environnement, l’agriculture intensive, l’alimentation ultra transformée, les problèmes de stress et de fatigue chronique ou même la sédentarité et l’urbanisation de plus en plus grande? Les causes pourraient être multiples et certaines sont encore à découvrir.
Au-delà d’avoir une alimentation de qualité et un mode de vie plus sain, il existe plusieurs produits ou plantes qui peuvent nous aider à diminuer l’apparition des symptômes ou même à les éviter. Contrairement à la croyance, on ne veut pas stimuler les défenses immunitaires, mais plutôt les moduler afin de stabiliser la production d’histamines.
Faisons un tour de nos alliés antihistaminiques!
Quercétine
La quercétine est une molécule appartenant à la famille des bioflavonoïdes, un groupe de pigments végétaux qui sont reconnus pour être très « réactifs », c’est-à-dire capables de participer dans de nombreuses réactions biochimiques du corps. Elle est retrouvée dans certaines plantes et dans de nombreux aliments : le vin rouge, le thé, mais aussi dans la pelure de certains fruits et légumes (oignon, chou kale, tomate, brocoli, asperge, haricots, pomme, baies). Elle est un des flavonoïdes les plus puissants, avec de nombreuses vertus antioxydantes, anti-inflammatoires, antihistaminiques, antivirales et anticancer. Ses propriétés antioxydantes impressionnantes sont estimées 3,5 fois supérieures à celles de la curcumine.
Ses propriétés antihistaminiques agissent par l’entremise de deux mécanismes. D’abord, grâce à son effet modulateur sur le système immunitaire, la quercétine participe à freiner la cascade inflammatoire au niveau de la peau et des muqueuses sans affecter la capacité de l’organisme à combattre les infections. De plus, elle exerce aussi une action directe sur les cellules immunitaires impliquées dans les réactions allergiques et la production d’histamine. Une étude clinique menée sur des personnes souffrant d’allergies saisonnières a confirmé l’effet antihistaminique de la quercétine, inhibant la libération d’histamines de 46% à 96% de manière dose-dépendante.
Vitamine C
Vitamine hydrosoluble essentielle à l’être humain, elle ne peut être synthétisée dans notre organisme, d’où l’importance de la retrouvée dans l’alimentation. On la retrouve dans de nombreux aliments : le cassis, les poivrons, les agrumes, les fraises, les melons, les papayes, les mangues, le crucifères (chou, brocoli, chou-fleur), les tomates, etc. Elle est toutefois sensible à la chaleur et détruite presque en totalité lors de la cuisson ou la transformation des aliments.
La vitamine C joue un rôle crucial dans le maintien d’un système immunitaire équilibré. D’une part, elle est un puissant activateur des neutrophiles, première ligne de défense contre les agents infectieux, et des macrophages, qui englobent et évacuent les bactéries et les débris créés dans les tissus par l’inflammation. D’autre part, elle contribue à atténuer les réactions inflammatoires excessives en modulant la production de la protéine C-réactive et la sécrétion de cytokines. De plus, elle agit de concert avec le cuivre pour inhiber la libération d’histamine et accélérer sa dégradation, ce qui contribue à atténuer les symptômes de rhinite et de bronchite allergiques. Les études ont démontré qu’une supplémentation de 250 mg de vitamine C par jour réduit les niveaux d’histamines de manière significative.
Elle participe aussi ainsi à regénérer la vitamine E, le glutathion et la quercétine en leur transférant un électron, renouvelant leur potentiel d’action antioxydant. La vitamine C a elle-même un important effet antioxydant, parmi les plus importants du corps. Dans la prévention des allergies, la combiner avec la quercétine potentialise donc encore plus ses propriétés!
Ortie
Petit trésor du printemps, l’ortie est d’une richesse insoupçonnée! En plus de la trouver facilement sur nos terrains, elle est d’une grande utilité lorsqu’on souffre d’allergies saisonnières. Bien qu’on puisse faire des décoctions avec ses racines, ce sont ses feuilles qui nous intéressent tout particulièrement. Elles sont très nutritives et possèdent une multitude de nutriments : le bêta-carotène, les vitamines A, B, C et K, le calcium, le magnésium, le potassium, le phosphore, le fer, le manganèse, la chlorophylle… et les fameux flavonoïdes!
Ces composés bioactifs contenus dans les feuilles font de l’ortie un joyau contre les allergies! Parmi ces flavonoïdes, on retrouve surtout la quercétine et la rutine. Comme mentionné plus haut, elles sont largement connues pour leurs effets antihistaminiques, antioxydants et anti-inflammatoires sur les muqueuses.
Son action sur les allergies est encore plus forte si on utilise les feuilles fraîches. Dans d’autres cas, elle se prend très bien sous forme de tisane, de teinture-mère ou de capsules. Idéale pour fortifier le terrain immunitaire, il est mieux de commencer à la prendre d’avance, c’est-à-dire au minimum un mois avant le début des allergies. En cas d’oubli, il n’est jamais trop tard pour la prendre, mais son plein effet sur les symptômes peut prendre plus de temps, à moins d’y aller à fortes doses. Elle sera donc excellente avec un autre antihistaminique, naturel ou pas!
Reishi
Un des remèdes les plus utilisés en médecine chinoise, le reishi est un champignon médicinal aux propriétés étonnantes sur notre système immunitaire. Il contient principalement des polysaccharides, dont les bêta-glucanes, et des triterpènes, dont l’acide ganodérique. Plusieurs études cliniques démontrent que ces bêta-glucanes aident à moduler la réponse immunitaire à plusieurs niveaux. Les triterpènes agissent entre autres sur les mastocytes et les basophiles en inhibant la sécrétion d’histamine et en réduisant la production prostaglandines inflammatoires, lesquelles sont présentes en excès dans les réactions allergiques. C’est également un champignon riche en antioxydants et un adaptogène efficace, qui est un plus lorsqu’on a un terrain propice à développer des allergies.
Extrait glandulaire de thymus
Le thymus joue un rôle central dans la modulation des paramètres immunitaires, notamment grâce à trois composés qu’il possède : la thymosine, la thymopoïétine, la thymuline. Ces molécules exercent une action immunomodulatrice en réduisant les taux élevés d’immunoglobulines A et E (IgA et IgE) et d’éosinophiles, présents dans les contextes d’allergies. Une étude clinique sur la rhinite allergique a révélé une réduction de la fréquence des épisodes symptomatiques avec une supplémentation de 120 mg par jour pendant 4 mois. L’extrait de thymus s’est aussi avéré efficace pour prévenir le développement d’allergies alimentaires et réduire l’intensité des symptômes cutanés chez les jeunes enfants. Enfin, une autre étude clinique avec placebo menée sur des sujets asthmatiques a démontré qu’une supplémentation d’extrait de thymus pendant 3 mois a réduit significativement l’hyperréactivité bronchique associée aux allergies et que l’effet qui s’est maintenu même 2 mois après avoir interrompu la supplémentation. L’extrait de thymus effectue donc un travail de terrain pour restaurer la fonction immunitaire et ses bienfaits sont durables au-delà de la période de supplémentation.
N’hésitez pas à découvrir les vertus des plantes pour un printemps plus doux et moins agressif!
Références
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